Le musée du bagne - Nos fiches

  Faire des recherches sur un ancêtre condamné

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Musée du bagne - Présentation du bâtiment

La Boulangerie passe pour être le 1er bâtiment construit sur le site du bagne. La façade avec ses superbes pierres d'angle se distingue des murs de remplissage latéraux (pierres + chaux + enduit). La Province Sud, propriétaire du bâtiment a souhaité conserver l'aspect original. On distingue encore le plan incliné qui permettait l'accès aux charrettes de sacs de farine ; les fenêtres sont protégées par des grilles d'époque. Le toit a successivement été couvert de bardeaux, de tuiles puis de tôles ondulées. Ce bâtiment a abrité la boulangerie du bagne. Une partie a également servi de magasin aux vivres. Le bâtiment possédait 4 fours, 4 cheminées. Les photos montrent l'édifice à des périodes différentes. Après la fermeture du bagne le bâtiment de la boulangerie devint une épicerie tenue par la famille Legascoin dans les années 30. Les fours et l'accès au réservoir furent bouchés. Plus récemment (années 60), le bâtiment abrita les ateliers du CFPR (centre de formation professionnelle. C'est à cette époque qu'un four fut transformé en pièce. Fin 1998, la Province Sud fit ouvrir un four. En 2002, les deux derniers fours ont été dégagés.
 


Musée du bagne - Le temps du Gouverneur Guillain

Charles Guillain fut nommé Gouverneur de Nouvelle Calédonie par Napoléon III le 17 mars 1862. La NC, érigée en colonie autonome, est dégagée de la tutelle de Tahiti. Tout est à faire : organiser la transportation, la colonisation pénale, la colonisation libre, créer l’Administration, organiser l’économie et conduire une politique indigène.

Il prend en charge l’assainissement de Port- de- France, l’ouverture des premières routes (route de Païta). Il organise le service des Affaires indigènes, de l’enregistrement, de l’Etat civil, le service postal à pied, ouvre les écoles primaires de Païta et de Napoléonville (Canala) et décide 13 ans avant la métropole que l’enseignement doit être obligatoire et gratuit.

Guillain est un Saint-simonien c’est à dire favorable aux idées du comte de Saint Simon qui propose, au nom du progrès, de la justice et de la paix sociale, un partage des richesses dégagées par le travail de tous. Les gens qui possédaient le savoir devaient le partager avec les ouvriers. Les talents de chacun devaient être ainsi servir à l’ensemble. En NC, Guillain souhaitait un métissage des populations qui formerait une nouvelle humanité, assimilée à la famille universelle.

Pour mettre en application les idées de Fourier et de Saint Simon, Guillain tenta de mettre en place un phalanstère à Yaté où l’on vivrait en autarcie, en collectivité, où l’on partagerait tout. L’expérimentation se solda par un échec au bout de 2 ans. Toujours avec l’idée de regrouper les gens, Guillain encouragea la création de ferme modèle (Yahoué), de centres agricoles (Fonwahry, Néméara). Guillain souhaitait également favoriser la réhabilitation des condamnés et le développement de la colonisation pénale (condamnés libérés).

Il avait imaginé des armoiries où figuraient un bagnard à la chaîne brisée (passé douloureux) et tenant une charrue et un canaque au casse tête brisé (guerres tribales) et remplacé par un filet de pêche- les deux personnages étant placés derrière deux rameaux de coton et de café. La devise était « civiliser – produire – réhabiliter »


Musée du bagne - Transportation, déportation, relégation "à la Nouvelle"

Les transportés


La NC est désignée, en 1863, pour servir de colonie pénitentiaire, pour les condamnés aux travaux forcés, que l’on appelle les forçats, ou encore les transportés ou plus souvent les bagnards. Ils seront plus de 20 000 hommes et 250 femmes. Ce sont des criminels : meurtrier, incendiaire, voleur avec effraction… Le premier convoi arrive le 9 mai 1864, par l’ « Iphigénie » avec 248 forçats, après 129 jours de mer.

Le 75ème et dernier convoi arrive en 1897 par la « Calédonie » avec 360 transportés et après 56 jours de voyage. On distingue les condamnés des libérés qui devaient doubler leur temps de peine avant de pouvoir rentrer en France. Beaucoup restèrent définitivement en NC.



Les déportés


La déportation était une peine politique qui permettait d’éloigner des personnes s’étant révoltées ou opposées au gouvernement . Entre 1872 et 1880, 4250 déportés arrivèrent en NC. Ils faisaient partie des insurgés de la Commune de Paris de 1871. On distinguait les « communards » condamnés à la déportation simple à l’Ile des Pins et ceux (un millier) condamnés à la déportation en enceinte fortifiée à Ducos. D’autres enfin sont condamnés aux travaux forcés et placés à l’île Nou.

En 1880, une loi d’amnistie les autorisa à rentrer en métropole. Moins de 40 familles décideront de s’établir à Nouméa. Plus de 400 communards reposeront dans les cimetières de l’île des Pins et de Ducos.



Les relégués


Ce sont des récidivistes , des délinquants ayant commis des vols simples. 3300 hommes relégués seront placés à Prony (la forestière), à l'île des Pins. 475 femmes seront au centre de la Ouaménie.



La fin de la Pénitentiaire


1897 : le Gouverneur Feillet met fin aux convois de condamnés (fermer le "robinet d’eau sale")

1922 : fermeture des derniers centres pénitentiaires.

1931 : La NC n’est plus une terre de transportation, ni de déportation, ni de relégation.



Motifs de transportation


Aujourd’hui encore les anciens ont du mal à assumer ce passé. Pourtant de nombreuses familles calédoniennes ont un ancêtre bagnard. Et quand ils acceptent d’en parler, c’est toujours en enjolivant les raisons de cet exil à « La Nouvelle ».

Leurs récits sont souvent basés sur des anecdotes « amusantes ». Celui–ci avait été envoyé au bagne pour le seul motif d’avoir consommé un verre dans un bistrot où se trouvait une personne recherchée. Personne ne se dénonçant, tous les clients furent arrêtés et envoyés au bagne ! Celui-là avait simplement mis le feu à une botte de paille ! Mais qui avait-il caché à l’intérieur ?



Musée du bagne - Les bâtiments du bagne de l´île Nou


D’autres bâtiments témoignent de la période de la pénitentiaire. Les plus remarquables sont :

• La chapelle
• Le bâtiment en H qui abritait les ateliers fer et bois
• Le magasin aux vivres, actuel Théâtre de l’Ile
• L’hôpital du marais
• La ferme nord et la laiterie . . .


A l’île Nou, 3000 forçats vivaient en autarcie et oeuvraient dans :

• Les différents ateliers dont les forges, la fonderie, la menuiserie…
• La briqueterie et le four à chaux
• La boulangerie . . .


La farine était importée mais tout le reste était produit et fabriqué sur place.

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