Il y a 131 ans, les rues du centre-ville de Nouméa ont été éclairées pour la première fois avec des lampes à gaz. Retour sur cet événement:
En Nouvelle-Calédonie, l’éclairage public adopte le gaz en
1883. Le 13 mars de cette même année, les rues du centre-ville de Nouméa ont
été éclairées avec des lampes à gaz.
Rien à voir avec la « bouteille carrée »… C’est
l’Australien Walker qui fût le premier à
amener le gaz en Nouvelle-Calédonie. Il installa sa société, la Nouméa gaz
society, avec sa fameuse « grosse cloche » à la baie de l’Orphelinat,
au Vallon du Gaz.
A cette époque, dans Nouméa, les réverbères à pétrole brulaient
une flamme fumeuse. Mais les habitants, et la presse, mettaient souvent
l’accent sur le manque d’éclairage et réclamaient le gaz. Il reçut
l’approbation en 1882, du Maire Eugène Porcheron, qui signa avec la société de
l’homme d’affaires Australien un contrat pour l’éclairage public.
Il fallait alors, tous les soirs, allumer les réverbères et
les lanternes et surveiller ceux-ci toute la nuit afin d’éviter qu’ils ne
s’éteignent. En 1883, Nouméa comptait 80 réverbères à gaz.
Au début, seuls les rues et lieux publics étaient éclairés
de la sorte. Mais la population a voulu, elle aussi, profiter pleinement de ce
nouvel éclairage. Les demandes de
branchement individuel se sont multipliées. Neuf kilomètres de conduite ont été
posés en 1883.
Après de grosses difficultés financières, en 1885, la société
devenue « Éclairage et Chauffage au gaz » a connu à nouveau une
période prospère. La concession du gaz a même été prolongé jusqu’au début du
XXe siècle (1909).
Mais la ville grandissait, et avec elle, le nombre des
usagers du gaz et le potentiel de l’éclairage à gaz a vite été dépassé.
L’éclairage au gaz sur les places fonctionnera encore jusqu’en 1932, date à
laquelle la ville de Nouméa a commencé à bénéficier d’une partie de
l’électricité produite par le barrage de l’Usine de Nickel.
Du Nouméa au pétrole, il ne reste rien. Les objets de l’ère pétrole
sont à usage domestique et proviennent de collections privées. En revanche, il ne
reste que quelques « becs de gaz ». Certains heureux particuliers ont
pu en conserver et même les installer dans leur jardin. A Nouméa, le promeneur
peut profiter de celui de l'association qui a été prêté au
Musée de la ville.